dimanche 8 janvier 2017

Demain les chats, Bernard Werber




Amoureuse de chats, bien entendu la couverture du dernier Werber n'avait pas manqué à attirer mon regard. Mais avec une petite pensée aussi vite venue : est-ce que l'auteur cherchait à toucher un public plus large avec un tel titre et photo de couverture ?
Après une petit échange avec la personne qui me l'a donné (encore merci Clément !) alors que j'étais à la moitié de la lecture, j'en suis venue à son avis si l'écrivain a bien écrit sur les fourmis, pourquoi pas les chats ?!

Bref, l'histoire est la suivante : A Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui a au sommet de son crâne une prise USB qui lui permet de se brancher sur Internet. Les deux chats vont se rencontrer, se comprendre s’aimer alors qu’autour d’eux le monde des humains ne cesse de se compliquer. A la violence des hommes Bastet veut opposer la spiritualité des chats. Mais pour Pythagore il est peut être déjà trop tard et les chats doivent se préparer à prendre la releve de la civilisation humaine.

Donc l'histoire se déroule à Paris - un Paris futuriste alors car c'est une ville qui sera en guerre - et c'est sous le regard de Bastet, jeune chatte orgueilleuse, que nous découvrons l'histoire. Elle pense pouvoir contrôler sa servante, en cherchant à développer sa communication avec les humains et autres et mieux les comprendre. Sa rencontre avec son voisin, Pythagore, va tout changer. En effet, il est un chat cobaye qui comprend très bien les mœurs que nous sommes humains. Lui même d'ailleurs cherche à "s'humaniser" avec toutes ses connaissances. Un chat très intelligent, philosophique, qui va beaucoup apprendre à Bastet. Elle parait ignare à côté de lui qui utilise des termes spécifiques dont elle a aucune idée de leur signification. Mais plus particulièrement avec la situation actuelle qui se déroule sous leurs yeux : la guerre, le terrorisme. À travers leurs regards, nous suivons l'évolution de la guerre, la peur et les gestes qui poussent les humains à agir ainsi. Pour Bastet, des fois c'est un peu incompréhensible.

J'avais déjà lu des romans de Bernard Werber que j'avais plus ou moins apprécié. Je ne peux pas dire que je suis une de ses fans inconditionnelles. Mais là, je dois dire que bien que ça se lise, je suis un peu déçue par l'écriture. D'où la question que je m'étais posée (tout en haut) m'est revenue à l'esprit durant la lecture. Oui, je suis d'accord, le fait que l'histoire soit du point de vu d'un chat est sympa et change la donne. Aussi la réapparition d'une maladie qui avait fait beaucoup de victimes en son temps... 
Autre petit plus que j'ai apprécié durant cette lecture était l'Histoire des chats dans la société, leur évolution en passant par la déesse Bastet à "la chasse aux sorcières".
Donc oui, ça se lit, c'est sympa... mais cela m'aurait embêté de mettre ce prix là pour une telle lecture. Désolée de le dire ainsi. J'ai lu d'autres avis assez partagé sur ce roman.

Note : 2,5/5

Lire un extrait, c'est ici.

samedi 7 janvier 2017

Alice (The Chronicle of Alice #1), Christina Henry



Si vous aimez la gentille et naïve Alice de Lewis Carroll et que vous souhaitiez découvrir une nouvelle version de ce personnage, ce livre est sûrement pour vous à la condition : d'aimer les romans d'horreur, et ne pas être trop sensible au sort qu'il est réservé à la gente féminine dans cette version sanglante.

L'histoire est :
In a warren of crumbling buildings and desperate people called the Old City, there stands a hospital with cinderblock walls which echo the screams of the poor souls inside.
In the hospital, there is a woman. Her hair, once blond, hangs in tangles down her back. She doesn’t remember why she’s in such a terrible place. Just a tea party long ago, and long ears, and blood…
Then, one night, a fire at the hospital gives the woman a chance to escape, tumbling out of the hole that imprisoned her, leaving her free to uncover the truth about what happened to her all those years ago.
Only something else has escaped with her. Something dark. Something powerful.
And to find the truth, she will have to track this beast to the very heart of the Old City, where the rabbit waits for his Alice.

Donc, comme je disais, conte reraconté, un roman d'horreur reprenant l'histoire d'Alice aux pays des merveilles, du moins ça se veut comme une suite. Sauf qu'ici, nous retrouvons une Alice, méconnaissable, qui a passé une dizaine d'années dans un asile psychiatrique ! Elle n'a pratiquement plus aucun souvenirs de son passé, de comment elle en est arrivée là.
Dans cette version, il y a deux villes : la nouvelle et l'ancienne. Et on peut deviner assez facilement qu'on ne mélange pas les torchons sales avec les propres, les chiens avec les chats, bref vous m'aviez compris. La nouvelle ville se veut sécurisante et fait tout pour repousser, éliminer quinconce qui cherche à y pénétrer. Surtout provenant de l'ancienne ville.
Suite à une des mésaventures d'Alice qui s'est terminée par un terrible drame, la voilà donc enfermée. Oubliée. Seule une voix communique avec elle à travers un trou de souris : the Hatcher. Ils se soutiennent mutuellement. Puis un jours, ils arrivent à s'échapper et Alice est repartie pour de  nouvelles aventures /mésaventures. 


Dans ce roman ce qui m'a gêné c'était le sort réservé aux femmes : maltraitements, viols, abus de pouvoirs, elles sont considérées comme des jouets sexuels... En effet, dans ce monde là, cette ville, les femmes sont utilisées comme une monnaie !  Alice elle-même n'est pas insensible à ce qu'elle voit. Donc ce n'est pas un roman pour les  âmes sensibles, et j'insiste dessus. Les scènes de violences, de sang ne me dérangent pas. Mais là,  il y a tellement de violence à l'encontre des femmes, des jeunes filles, que je me suis demandé si l'auteur a voulu faire passer un message vis à vis de la société dans laquelle nous vivons : les femmes sont des êtres vulnérables et non respectés. Certes vous allez me dire que c'est un conte pour adulte et que ça fait parti du style de l'horreur. Mais n'empêche que je me suis posée cette question.
Pour revenir aux personnages,  chacun a gardé son caractère tel que l'auteur original leur avait donné mais sous formes humaines et de façon assez caractéristiques que leurs aspects physiques / vestimentaires correspondent à l'histoire original. Par exemple, Cheschire est toujours aussi mesquin, moqueur. Seul Hatcher n'en fait parti. Et par rapport au "lapin" l'image déplaisante qu'il renvoie ne peut être celui de l'histoire original. Ou bien, j'ai raté quelque chose !
A travers le roman, Alice est en quête de sa propre identité. A la quête de soi. Tout comme l'original Alice, elle se pose des questions dans son for intérieur. Cherche à être courtoise /polie. Elle réalise qu'elle a un corps de femme mais ne se sent pas pour autant telle à cause des dix années passées enfermée : dans sa tête elle est une adolescente de 16 ans. Ses souvenirs lui reviennent petit à petit. Durant son périple, non seulement elle cherche à savoir qui elle est mais apprend aussi à mieux connaître qui est son compagnon de fortune qu'est Hatcher. Elle ne sait pas comment le regarder mais au fur et à mesure qu'elle apprend à le connaître, elle saura si elle peut lui faire confiance ou non.
 

Je dois dire que c'était une lecture un peu particulière car certaines scènes m'avaient mis mal à l'aise. Pourtant cela ne m'a pas empêché de le terminer car je voulais savoir comme cette Alice allait évoluer, ainsi que Hatcher. Je sais qu'il y a une suite "Red Queen", le lirais-je ?Je pense que oui s'il n'y pas autant de passages sensibles. Mais de toute façon cela ne sera pas pour tout de suite !!

Note 3/5 (Je reconnais que l'écriture était vraiment prenante, et d'avoir pensé à donner une forme humaine aux personnages animaux de l'histoire original...)

mardi 3 janvier 2017

1Q84 - Livre 1 : avril-juin, Haruki Murakami




C'est en lisant l'article de ma copine Heureuse que je me suis lancée dans cette lecture. Pas un petit livre vu le nombre de pages !

L'histoire est la suivante : Au Japon, en 1984. C'est l'histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu'ils avaient dix ans. A l'époque, les autres enfants se moquaient d'Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et de l'appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un jour, Tengo l'a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret conclu entre deux enfants, le signe d'un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d'une mission: exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une particularité: la faculté innée de retenir quantité de faits, d'événements, de dates en rapport avec l'Histoire.
Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l'autobiographie d'une jeune fille échappée de la secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l'âge d'un an et demi.



Je reconnais que pour moi, entrer dans l'histoire m'a pris du temps. Celle-ci est à deux voix en alternance :
  • Aomamé, jeune femme de 29 ans, enseignante en arts martiaux dans un club de gym, très discrète qui vit en parallèle "une seconde vie". En effet, elle se débarrasse de la vermine que sont les hommes qui maltraitent leurs femmes, conjointes, voire abusent de fillettes, pour le compte d'une vieille dame. Elle peut paraître alors comme une héroïne. D'ailleurs, tous les chapitres sous sa voix portent beaucoup sur les conditions des femmes dans la société.
Au fur et à mesure qu'on apprend plus sur Aomamé, nous comprenons mieux ses agissements et son style de vie. 
  • Tengo, jeune homme du même âge que Aomamé, prof de maths à mi-temps, et écrivains à ses heures perdues. Sa vie est réglée comme sur du papier à lettre. Pour reprendre les termes de son éditeur, un ours bien solitaire, et ennuyeux. Il voit sa vie bousculée lorsqu'il lit une nouvelle et en parle à son éditeur. Ce dernier lui demande de reprendre l'écriture... avec l'accord de l'adolescente qui l'a écrit. Son train train quotidien sera alors bousculé lorsqu'il la rencontrera. Qui est cette ado mystérieuse et qui ne parle que par monosyllabe ? Et surtout, quoi penser de cette histoire dont elle raconte à propos des Little People ? En attendant, la jeune fille lui fait confiance.

Je ne cacherais pas que j'ai eu une préférence pour l'histoire de Aomamé qui me semble plus enrichissante que celle de Tengo. Le roman commença par cette première, j'avais été surprise que ma copine l'avait trouvé lent à démarrer... Peut-être parce que Aomamé elle-même est plus sensible aux changements, les différences entre son monde 1984, et celui qu'elle appelle 1Q84, cherchant à savoir plus, si d'autres comme elle ont remarqué ces changements...
1984, le roman de G. Orwell, est aussi référencé dans ce premier volume. A petite dose. Est-ce que cela sera plus développé dans le prochain volume ?
Ceci-dit les deux protagonistes ont un point commun, car tous les deux ont eut une enfance qui n'a pas été facile. Il en est de même pour l'adolescente, voire un peu plus traumatisante.
Ce premier lent volume me pousse quand même à lire la suite, pour savoir si mes petites suppositions écrites dans mon carnet se révèlent exactes ou non.

Note : 3/5